les interviews en vidéo de ces auteurs incontournables sur le site de Payot Rivage http://www.payot-rivages.net/video.html
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Au mois d'avril dernier, Amazon envoyait le communiqué Que lit-on à travers le monde ? qui affichait les meilleures ventes de l'enseigne sur ses plateformes en France, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis et Japon.
Sans grande surprise : "La liste des meilleures ventes sur la majorité des sites d’Amazon à travers le monde inclut quelques titres de livres particuliers à la littérature de chaque pays, mais le top des meilleures ventes se confond régulièrement - Amazon observe une tendance générale de répétition des livres les plus lus dans le monde entier."
Il ne faut pas croire que les choses sont radicalement différentes si on change d'enseigne ; les livres qu'on retrouve aux meilleures places sur fnac.com sont quasiment les mêmes, et les Stieg Larson, Stephenie Meyer, Jean-Louis Fournier... ont fait (et continuent de faire) les beaux jours des libraires indépendants (voir les ventes sur Datalib).
Là n'est pas le problème. Que des livres se transforment en phénomène et se vendent beaucoup dans tous les points de vente n'est pas une chose dont on doit se plaindre. Par contre, ce sur quoi il faut s'interroger encore et toujours, c'est pourquoi plus l'offre est large plus les ventes se resserrent sur une poignée de titres ?
précipitez vous voir des interviews de dennis lehane, davis peace,
david lodge et surtout françois guérif qui raconte l'histoire de
rivages/noire
http://www.payot-rivages.n
Blog: site Internet qui, grâce à des modèles pré-établis, permet à chacun de mettre facilement en ligne le contenu qu'il crée(user generated content). Outil de promotion (ou de nuisance) potentiellement puissant au point que des sociétés se sont spécialisées dans son analyse et organisent, pour le compte de leurs clients, la circulation d'informations. Principal véhicule du buzz.
Buzz: Pris sous l'avalanche permanente des nouveautés, la durée de vie d'un produit en magasin est de plus en plus courte. Organiser le buzz (faire du bruit), c'est organiser la promotion du produit avant sa commercialisation. Créer l'attente. Les plateformes communautaires (Facebook, Myspace…) et les blogs sont les premiers espaces sur lesquels tout jeune artiste essaye d'exister, ou sur lesquels les éditeurs essayent de pousser la notoriété de leurs poulains. Beaucoup utilisé dans la musique.
Bibliothèque: publiques ou privées, lieux de consultation dans lesquels on peut découvrir des ouvrages (livres, disques, dvd) pour une somme modique, voire gratuitement.
Back catalogue (le fond): Ensemble de références dont un éditeur/producteur détient les droits d'exploitation. C'est son principal actif. La valeur d'Universal Music tient principalement dans les enregistrements de Gainsbourg, Halliday, des Rolling Stones (période DECCA), des catalogues Deutch Grammophon, Verve… qu'elle peut exploiter à longueur d'année.
Pour un distributeur, c'est le nombre de références (largeur et profondeur de l'offre) qu'il doit proposer à sa clientèle pour se démarquer de sa concurrence, et donc protéger ses marges. En France, on a longtemps trouvé à la Fnac ce qu'on ne trouvait pas ailleurs. Maintenant, on va sur Internet. Reste qu'il faut que ces merveilles du temps passé soient facilement accessibles et que des passeurs aident à les découvrir.
Blu-ray: support haute définition par lequel Sony voudrait remplacer le DVD. A gagner la bataille du standard face à Toshiba et son HD DVD. Support vu comme la pierre philosophale par les éditeurs vidéo qui espèrent que le grand public l'adoptera rapidement, que les ventes de supports en seront relancées et que la crise sera enrayée. Pour l'instant, le taux d'équipement progresse lentement.
Comme toujours les photos qui illustrent cette note sont tirées du magnifique ouvrage PlayFul Typo
Avis: se dit d'une opinion exprimée sur un sujet.
Depuis le développement du web 2.0 les avis se comptent (?) par
milliards. "On" donne son avis sur tout. Certains pensaient même que les avis qui pullulent sur les plateformes communautaires et les forums allaient remplacer les chroniques et autres conseils des experts (ou reconnus comme tels) pour permettre l'émergence d'auteurs/oeuvres qui ne trouvent pas leur place dans les grands médias. Si on en croit les chiffres de vente des secteurs culturels, force est de constater qu'il n'en est rien, le succès va toujours au succès et les ventes se concentrent sur un, toujours, plus petits nombres de produits.
La photo qui illustre cette note, et les notes à venir, sont tirées du magnifique ouvrage PlayFul Typo
J'ai raconté dans une note de juin 2007 la réaction de nombreux éditeurs face aux effets prévisibles de la montée du numérique dans le livre: 1/ on ne télécharge pas de livres, 2/ les gens ne liront pas sur un ordinateur (ou tout autre appareil numérique, device), 3/ la loi sur le prix unique est un rempart infranchissable (sous-entendu même sur le numérique).
L'annonce faite par Sony de mettre gratuitement à disposition des possesseurs de son ebook plus de 500 000 titres du domaine public numérisés par Google, risque de provoquer quelques gueules de bois.
Si on totalise les acheteurs du Kindle d'Amazon et ceux qui ont opté pour la liseuse (!) de Sony, c'est près d'un million de lecteurs américains qui ont décidé de faire mentir les éditeurs français. Pour se convaincre que tous ces gens ne sont pas des geeks dégénérés, la note de Francis Pisani (journaliste vivant aux USA) sur ce sujet est éclairante.
Si personne ne peut dire aujourd'hui quel sera le vainqueur (quelle sera la réaction d'Amazon?) ou si, comme dans le jeu vidéo, le marché supportera deux ou trois acteurs majeurs, on peut toutefois constater que ; 1/ La lecture sur d'autres supports que le livre papier trouve rapidement des adeptes et plus l'offre sera large, plus les adeptes de la lecture numérique seront nombreux. 2/ Des pans entiers de l'offre (livres du savoir, livres pratiques…) ne passeront plus par les magasins. 3/ La loi Lang ne concerne pas les fichiers numériques. 4/ Les liens naturels qui unissaient éditeurs et libraires se distendent de plus en plus. 5/ Le commerce du livre est en train d'échapper aux distributeurs classiques.
On se retrouve donc dans la situation du disque au début des années 2000, avec des acteurs venus des terres lointaines de l'informatique qui créent et contrôlent les nouveaux canaux de distribution du livre.
Question; réussiront-ils à en fixer le prix comme Apple a réussi à le faire ?
Hier matin dans l'émission l'économie en question sur France Culture, ou au cours de la réunion qui s'est déroulée dans le cadre du salon du livre et qui réunissait éditeurs et libraires (à travers le SLF et l'ADELC), la question du livre numérique était dans toutes les bouches.
Si les discours de Serge Eyrolles, président du SNE, et de Christine Albanel se voulaient rassurant sur l'avenir de la librairie et son rôle irremplaçable dans la chaîne qui va de l'auteur au lecteur, on ne peut s'empêcher de penser que l'orage numérique grossit dans le ciel de la librairie.
Premier signe, et pas des moindres, c'est Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’Etat, chargée du numérique qui a inauguré le Salon du Livre en lieu et place de la Ministre de la Culture.
Autre signe, le retard pris dans la mise en ligne du portail de la librairie (annoncée pour 2010!) commence à être pointé (Caroline Broué dans son émission).
Enfin, Gallimard associé à la Martinière va proposer un service de numérisation et une plate-forme de commercialisation aux éditeurs des deux groupes, à leurs distribués et à tous ceux qui voudront les rejoindre.
Après le couple Hachette/Numilog, c'est l'emblème de la littérature française qui se lance en grand dans le numérique.
Si ces nouveaux outils de distribution sont autant de nouvelles pistes pour les éditeurs, voire pour les auteurs, il est à craindre que, faute de s'y être préparée à temps, la librairie ne soit exclue de la chaîne de valeur du livre.
Cette année, plusieurs constructeurs présentent leur modèle de livre électronique au Salon du Livre.
On notera que le modèle d'Amazon s'appuie, aux US, sur une offre de >200 000 titres disponibles.
En France, la Fnac partenaire de Sony, propose sur son site 3500 ouvrages, principalement des titres distribués par Hachette ou édités par une de ses filiales (Fayard, Calmann-Levy...).
Que les défenseurs acharnés de l'édition papier le veuille ou non, la lecture sur les livres électroniques, téléphones portables, notebooks (ces ordinateurs portables à partir de 300€) ou tout autre device à venir, trouvera sa place. Pour se faire une idée, on peut lire le billet de francis Pisani à ce sujet.
En Francce, à l'heure où les ventes se concentrent de plus en plus sur les best sellers, on pourrait très bien imaginer que les éditeurs rééditent en format électronique des titres épuisés (qu'on ne trouve plus dans les librairies) mais toujours protégés par le droit d'auteur.
Trois avantages au moins: 1/ économie des coûts de fabrication, 2/ prix attractif puisqu'on estime que les fichiers des ouvrages pourraient être vendus 40% moins cher qu'un livre physique. Même avec une TVA à 19,6% (vs 5,5% pour le livre), le différentiel reste de 25%. 3/ animation de leurs catalogues.
Alors, pourquoi attendre encore ?
En résumé.
Sur la loi sur le prix unique: "la loi du 10 août 1981, relative au prix unique du livre, reste pertinente, y compris à l’ère d’internet, et il serait imprudent de la réformer. C’est une véritable loi de développement, à la fois durable culturelle, économique et territoriale, dont le bilan est positif".
Sur une définition du livre numérique: "Il convient en effet de distinguer d’une part, l’œuvre numérique, encore en devenir, nouveau mode d’expression culturel (qui mêle écriture, images fixes et animées, sons, liens internet...), et d’autre part, le livre numérisé, qui lui-même peut être issu d’une version princeps papier, ou numérique. Une définition large du livre numérique pourrait se révéler rapidement inapplicable. Il paraît donc plus sage de limiter au livre numérisé issu d’une édition princeps papier ou numérique la qualification de « livre numérique » par cohérence avec la définition fiscale qui sous-tend la loi du 10 août 1981."
Sur le prix du livre numérique: "Il devra être significativement inférieur à celui du livre papier, de
l’ordre de 30 à 40 % semble t-il selon les principaux acteurs économiques, étant entendu que le taux de TVA applicable ne sera évidemment pas neutre dans ce contexte. Et l’application du taux de 5,5 % est évidemment loin d’être acquise.
Ce prix de vente devra être unique pour un même titre, et aurait tout intérêt à être différent selon les titres, contrairement aux offres musicales d’aujourd’hui, par exemple en fonction de la date de parution. L’essentiel pour les acteurs de l’édition est de garder la maîtrise de la fixation du prix de vente. Pour ce faire, l’extension de la loi du 10 août 1981, envisageable pour le livre numérisé, paraît inopérante pour l’œuvre numérique compte tenu de la difficulté à la définir."
Sur la librairie: "Les éditeurs peuvent être tentés de s’adresser directement aux lecteurs, en se
passant des libraires, ce qu’ils se sont toujours refusés à faire pour le livre papier. (...) Des acteurs étrangers au livre peuvent vouloir devenir de nouveaux intermédiaires, comme le développement de la politique de numérisation de Google, ainsi que la récente transaction avec les auteurs américains, peuvent le laisser supposer. Dans ce contexte, il est clair que ce sont les libraires qui sont potentiellement les plus exposés. Il faut donc continuer à soutenir les initiatives de la librairie française pour être davantage présente sur la toile."
texte intégral de l'avant propos.Téléchargement Version9MarsRapportLivreIntroHG
La théorie de la long tail, repose sur le fait que la numérisation des œuvres permet d'en rendre accessible un nombre quasi illimité grâce au fait qu'elle supprime la nécessité de les stocker physiquement pour les rendre disponibles.
Dans l'esprit de Chris Anderson, l'auteur du concept de la long tail, une fois une œuvre choisie sur Internet, on peut, en quelques clics, en découvrir d'autres moins connues en se laissant guider par les outils de prescription que proposent les différents marchands en ligne, et par les commentaires laissés par les autres clients.
C'est sur ce point que la théorie de Chris Anderson est fragile. Les outils d'aide au choix du type "Ceux qui ont acheté…" ne sont pas des outils de prescription mais de simples indicateurs comportementaux. Les gens qui ont acheté un CD un livre ou un DVD en ont acheté un autre. Et alors? Où est le conseil? Où sont les arguments qui inviteraient à se plonger dans l'exploration des catalogues?
Une illustration. Quel est le lien entre le dernier CD de Souchon, le DVD du film Wall.E, celui du film La Momie 3, le dernier roman de Dennis Lehane, le CD des Enfoirés et celui de Grégoire? Ils ont tous été achetés par des clients qui ont également acheté le dernier album de U2 sur amazon.fr Qu'en déduire d'autre que des clients qui ont acheté une de ces œuvres en ont acheté une autre?
Sur le site de la fnac, le constat est encore plus sévère puisque sur les 20 oeuvres que "les internautes qui ont acheté..." 11 sont des CD de U2.
Restent les conseils des internautes, fantasmes du Web 2.0 - tout le monde peut exprimer son avis et rendre possible la promotion d'œuvres qui n'ont pas accès aux grands médias. Sans même parler des opérations d'infiltration sur des forums et autres blogs organisées par des sociétés spécialisées pour le compte d'éditeurs/productuers, ces critiques ne rassurent généralement que ceux qui veulent l'être et n'ont jamais fait bouger les lignes du succès.
Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les courbes de ventes. Bien que le nombre de produits culturels accessibles soit tous les jours plus grand, les ventes se concentrent toujours - et de plus en plus - sur les nouveautés et surtout sur les produits stars. On passe de la règle du 20/80 à celle du10/90. Cette réalité est la même qu'on regarde les ventes de CD, de livres ou de DVD.
Parce qu'on ne demande pas un produit qu'on ne connaît pas, les nombreux modèles économiques dont est porteuse la théorie de la long tail, ne verront le jour qu'à la condition d'apporter des réponses aux questions qui concernent la prescription.
Dans ce domaine, beaucoup reste à faire.
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