Les premières pages du dernier volet de sa trilogie UNDERWORLD USA
Les premières pages du dernier volet de sa trilogie UNDERWORLD USA
Console de salon: Au milieu des
années 90 l'arrivée des consoles "Plug and play" (on branche, on
joue), a changé la face de l'industrie du jeu vidéo. En s'installant dans le
salon sous la télé à côté des magnétoscopes, ces consoles nouvelle génération
ont multiplier les joueurs comme des petits pains. Avant cela, le jeu vidéo
était considéré par beaucoup comme une activité licencieuse juste bonne à
décerveler la jeunesse. Avec les consoles de salon, le jeu vidéo obtiendra la
reconnaissance du grand public et même des pouvoirs publiques. Si Sony et les
différentes versions de sa Playstation fait toujours course en tête, Nintendo
(N64, Game Cube, Wii) et Microsoft (XBox, XBox 360°) ont su s'imposer dans de nombreux foyers à travers le
monde et hisser l'industrie sur des montagnes de dollars et de yens.
Convergence: Il fut un temps – avant que le haut débit ne permette le transport
quasi instantané des contenus* - où chaque activité culturello-informative
nécessitait un appareil dédié ; consoles pour les jeux vidéo, téléviseur et
magnétoscope pour les films, chaîne stéréo et baladeur pour la musique,
téléphone pour téléphoner, ordinateur pour envoyer des messages. Les grands
groupes de l'industrie des loisirs se sont alors rués (remember JM Messier, AOL/Warner) sur des catalogues de droits pour en tirer
des contenus susceptibles d'être consommés sur chacune de ces machines. La
convergence se pensait alors dans les groupes capables d'exploiter une même licence
sur différents supports. En développant des lecteurs universels capables de
lire tous types de fichiers (iPhone, DS, PSP…) et équipés de capteur WiFi, les
fabricants de matériels informatiques ont démontré que la vraie convergence se
faisait dans les "device*" et les usages.
Catalogue : Le trésor de guerre des producteurs/éditeurs. Avoir un catalogue
c'est la (presque) garantie de pouvoir amortir les à-coups de l'exploitation
des nouveautés qui nécessite d'importants investissements marketing mais dont
on ne peut jamais prévoir le succès. Seule limite, la durée des droits d'auteur après laquelle l'oeuvre tombe dans le domaine public.
Contenus:
Pour paraphraser Lenine ("Le
communisme c'est le socialisme plus l'électricité"), on pourrait dire que le contenu c'est
une œuvre de création plus Internet. Qu'elle est la différence fondamentale
entre une œuvre et un contenu? Sa durée de vie. Un producteur doit trouver tous
les jours des sources de développement pour les œuvres et les artistes de son
catalogue. Il travaille sur un temps long et sur un terrain extrêmement concurrentiel
puisqu'il sort tous les ans près de 100 000 nouvelles références de produits
culturels. Pour un opérateur qui doit trouver des contenus "frais" à
la vitesse des modes et des changements technologiques, le temps d'exploitation
est court. Il lui faut des contenus qui valorisent son service. La valeur
artistique s'efface derrière la valeur d'usage.
Catch up TV:
Séance de rattrapage. Service qui permet aux téléspectateurs de voir ou revoir
des programmes après leur première diffusion sur une chaîne de télé.
Copie privée : Celle que vous avez le droit de faire sans craindre une
irruption des représentants de la loi dans votre salon. Il s'agit de la copie
autorisée, à titre exceptionnel, pour usage… privé.
Chronologie des médias : Afin de protéger les exploitants de cinéma, un usage voulait
que l'ORTF ne diffuse pas les films avant un délai de cinq ans après leur
première sortie en salle. Depuis les années 80, le développement de la vidéo,
des chaînes privées (et de leur implication dans la production d'œuvres de
cinéma), et maintenant de la VOD*, les professionnels de l'ensemble de la
filière cinéma se sont entendus pour définir un calendrier qui définit les
périodes d'exploitation pour chacun des diffuseurs. (calendrier)
Si, depuis quelques temps les acteurs du livre prennent conscience de l'arrivée du numérique dans leur monde, force est de constater que cette prise de conscience se fait sur les talons, sous la menace, de la part des éditeurs et libraires français.
Je m'explique. C'est parce que Google et Amazon prennent une place de plus en plus importante dans le commerce du livre et qu'ils déstabilisent les acteurs en place que l'édition française réagit. D'abord en se mobilisant contre Google, et maintenant en observant, inquiets, l'arrivée du Kindle d'Amazon, le distributeur étant déjà le premier client chez de nombreux éditeurs.
Le problème, c'est que cette prise de conscience se fait tard et qu'aucune alternative n'est prête pour contrecarrer l'avancée d'Amazon. Si dans un premier temps la librairie indépendante est la plus menacée, les éditeurs de littérature ambitieuse, celle qui nécessite une exposition de qualité et un soutient appuyé des libraires, seront à leur tour pris dans la tourmente.
Les problèmes à venir sont prévisibles depuis longtemps, plus longtemps encore que la note ci-dessous que j'avais écrite il y a plus de deux ans.
À quand les initiatives concrètes ?
(première publication sur ce blog, 5 juin 2007)
Dans le livre, alors que la vente à distance se développe inexorablement et qu'un phénomène de "bestsellerisation" des ventes s'installe depuis quelques années, phénomène qui renforce les grandes surfaces dans leur fonctionnement (moins de références, de stock, de vendeurs spécialisés), le regard porté sur Internet par la grande majorité des éditeurs rappelle fortement la cécité des éditeurs de disques à la fin des années quatre-vingt-dix.
Quand j'interroge, aujourd'hui encore, des éditeurs de livres concernant le développement de leur présence sur Internet en leur rappelant ce qui s'est passé dans le disque, les réponses sont quasiment toujours les mêmes ;
1/ on ne télécharge pas de livre
2/ les gens ne liront jamais sur un ordinateur,
3/ on est protégé par la loi sur le prix unique.
Fin de la conversation. Le problème est évacué pour laisser place aux éternelles discussions sur la largeur de l'offre, les gros lecteurs qui disparaissent et le marketing considéré comme une véritable peste noire…
Pour ne pas avoir réfléchi au-delà de "l'affaire Google", les éditeurs et tous les acteurs du livre, ont laissé Amazon, son application "chercher au cœur" et son service de vente à distance, capter un public tous les jours plus nombreux qui, de fait, déserte peu à peu les points de vente et en premier lieu les librairies indépendantes de création pourtant les principaux garants du maintien de la visibilité des livres "difficiles" et de la largeur de l'offre en générale.
Et le scénario qui s'est déroulé dans le disque et le cinéma risque fort de se répéter. Premièrement, un affaiblissement des points de vente indépendants augmentant ainsi la dépendance des éditeurs vis-à-vis des chaînes de dsitribution. Deuxièmement, ces enseignes ayant des objectifs de rentabilité basés sur une rotation rapide des stocks (bestsellorisation), elles réduisent peu à peu la largeur de l'offre, notamment la place accordée aux produits difficiles. Troisièmement... beaucoup d'éditeurs et de libraires indépendants vont souffrir.
La crise annoncée du livre est d'autant plus regrettable qu'elle était prévisible. Tout n'est pas encore perdu, encore faut-il faire vite.
On est tout de même en droit de se poser une question : pourquoi les différents secteurs culturels ne cherchent-ils pas à tirer les leçons de ce qui se passe dans les secteurs voisins ?
Depuis quelques semaines, le monde de l'édition - et du livre tout entier - semble porter un grand intérêt à la question du numérique. L'article publié dans Livre Hebdo en est l'illustration.
On peut toutefois regretter que cette agitation trahisse plus une réaction de panique ( Google /BNF ou Google et les éditeurs) qu'une prise de conscience murement réfléchie, de celle qui ont pour résultat de proposer des solutions nées pour anticiper et accompagner des changements profonds dans les habitudes consommation.
Depuis l'arrivée d'Amazon dans le paysage français en 2000 il ne s'est rien passé. Ou si peu. Si peu, que le fameux portail supposé aider la librairie indépendante face à ce concurrent de poids n'existe toujours pas (voire les notes sur ce sujet dans ce blog). Si peu qu'il n'existe toujours pas de définition du livre numérique qui permettrait d'en fixer le niveau de TVA. Si peu que les principaux éditeurs comme Gallimard, Hachette ou Flammarion développent chacun des offres de numérisation sans savoir si ces différentes techniques seront compatibles sur un même portail ou sur toutes les tablettes numériques en vente. Si peu que même les journalistes concernées ne semblent pas y croire (article sur bibiobs).
Aujourd'hui, c'est les constructeurs qui rivalisent pour imposer les readers, ebooks, tablettes... de demain. Pour le faire, certains passeront des accords avec des distributeurs puissants.
Et alors ? La réponse est simple. Comme dans le sport, si vous ne développez votre propre jeu, vous laissez votre adversaire développer le sien. Pour ne pas avoir considéré Internet avec assez d'attention, le secteur du disque a laissé des acteurs comme Apple et les FAI imposer leurs règles.
Le secteur du livre ne pourra pas dire qu'il ne savait pas.
Guérif raconte l'histoire de sa rencontre avec Ellroy. En attendant le début 2010 pour la publication de Blood's a rover en français.
Ses dimensions (15x10,5cm) en font un appareil à peine plus grand qu'un iPhone (11,5x 11,6cm). Autre comparaison possible, c'est un livre de poche en moins long, d'un centimètre d'épaisseur, et d'un poids de 150 gr (un petit steak ou une demie plaquette de beurre...).
Un bouton on/off et une prise pour une carte SD sur le dessus, une prise USB pour les chargements et recharger la batterie dessous, trois boutons ronds sous l'écran (un pour la navigation, un pour le menu, un autre pour les retours), deux sur le côté pour... la navigation également. Contrairement à son prédécesseur pas de prise pour un casque audio. Pas de connexion WiFi ou bluetooth.
Première constatation désagréable. À l'heure des écrans tactiles, des stylets et des claviers full AZERTY, le mode de navigation de l'Opus à un petit côté soviétique rapidement agaçant; cliquer sur un bouton, cliquer pour déplacer le curseur, cliquer pour sélectionner l'opération choisie, cliquer chiffre par chiffre pour chercher une page puis cliquer pour accéder à la page, puis... Et quand je dis cliquer, c'est cliquer.
Passer ce problème, une fois le texte sélectionné, le confort technique de lecture est total. Pas de reflet, pas de rétro éclairage, pas de fond de page trop blanc, trop lumineux. Même l'affichage des images en N&B passe très bien.
Le vrai problème c'est la taille de l'écran (100x75 ce qui est plus petit que celui de son prédécesseur le Gen3 122x91) car, sauf à afficher la même taille de caractère que celle des contrats d'assurance, il est impossible de faire tenir l'équivalent d'une page papier sur l'écran. Alors on clique.
Comme on peut utiliser l'Opus on le tenant verticalement ou horizontalement, (on change de sens en agitant l'appareil d'un coup sec du poignet) si on choisit une taille de caractère normale et le sens vertical, comme l'appareil ne gère pas les coupures de mots, on se retrouve avec des lignes pleines de trous. Alors on clique encore plus souvent.
Si on fait abstraction de ces problèmes, reste la question du confort de lecture. Je m'explique. Les constructeurs ont tellement chercher à optimiser la taille de l'écran et la surface de lecture par rapport à la taille de l'appareil, qu'on se retrouve avec le texte en bord de "page", quasi sans marge. On a l'impression d'avoir le texte dans les mains. Autre facteur déstabilisant, pas de vision de la page d'en face. Pour éliminer ce défaut visiblement plus déstabilisant qu'il n'y parait au premier abord, un constructeur travaille sur une tablette numérique double écran comme la DS.
Une fois l'Opus éteint, plusieurs questions m'assaillent;
1/ Alors que la convergence pousse les constructeurs à concevoir et commercialiser des appareils multi usages (l'iPhone en est aujourd'hui le meilleur exemple), quel est l'avenir des tablettes?
2/ A supposer que les usagers acceptent de promener deux appareils dont une tablette dans leur sac (comme on a un téléphone + un livre dans son sac), quelle taille d'écran est acceptable?
3/ A 249€ l'Opus, 299€ le Sony Reader eBook (229€ le premier iPhone), sachant que des versions nouvelles sortent tous les ans et que l'offre de titres tient plus du Goum de Moscou avant 89 que d'une librairie digne de ce nom, combien de temps faudra t-il pour qu'un nombre d'acheteurs soit conquis et fasse décoller le marché du livre numérique?
À mon avis, les poseurs d'étagères ont encore de beaux dimanches devant eux.
Un papier dans l'Obs de cette semaine éclaire le retard colossal qu'ont pris les libraires dans leur combat contre Amazon et autres Fnac.com.
D'un côté les ventes de livres sur Internet augmentent tous les jours et les éditeurs se préparent – certes, en ordre dispersé - à commercialiser des fichiers numériques.
De l'autre, TiteLive propose placedeslibraires.fr un portail de commande (en fait une sorte d'annuaire) regroupant 200 librairies* qui se feront une joie de vous vendre des livres que vous aurez commandé par Internet mais que vous irez chercher en magasin.
La démarche est la suivante:
Quelle personne sensée (un militant?) se lancera dans un parcours de ce genre à l'heure où, en 2 clics, je commande et je reçois chez moi en moins de 48h tous les ouvrages que je cherche?
*Le livre, François Rouet, la documentation française
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