En mai dernier, les éditions Gallimard ont fêté le trentième anniversaire de la collection L'IMAGINAIRE, créée par Antoine Gallimard en 1977. Comme le rappelle Xavier Houssin dans un article du Monde du 11 mai intitulé Le beau Printemps de L'Imaginaire, en créant cette collection Antoine Gallimard "veut mettre en place (…) une cousine littéraire de Folio (…) qui rassemblerait des textes un peu en marge destinés à un public d'amateurs d'explorations et de belles surprises." On retrouve au sein de cette collection prestigieuse des auteurs comme Marguerite Duras, Georges Perec, Paul Bowles, Jorge Luis Borges ou encore William Burroughs , en tout, plus de 500 titres publiés à ce jour. Pour fêter cet événement, Gallimard a fait les choses en grand. Réédition d'une dizaine de titres en tirage limité avec un DVD du film lorsqu'il y a eu adaptation de l'œuvre au cinéma (12,50 €) ou un CD d'archives audio tirées de l'INA (10 €), matériel de présentation pour les libraires, leaflet à disposition des clients, remises commerciales, campagne de relations presses et plan média (achat d'espace) important. Ce plan média comprenait des bandeaux en une de Libération tous les jours pendant une semaine, des grands emplacements dans Lire, Télérama trois semaines de suite, et un accord de partenariat avec France Culture. Et sur le net ? Rien. Sur le site de Gallimard ? Rien. Sur le site de L'Imaginaire, alors ? Rien. Intrigué je me suis mis à chercher et j'ai fini par trouver un dossier sur L'Imaginaire sur le site de… la librairie Mollat (une des plus grosses librairies indépendantes en France, située à Bordeaux). La patronne très influente d'une librairie parisienne qui, bien qu'admirative de la qualité du dispositif, restait dubitative quant à son impact auprès du grand public, d'un public nouveau, à qui je faisais la remarque qu'aucun relais n'avait été prévu on line, me répondit qu'elle trouvait ça normal puisque "Internet c'est cher et on ne sait pas qui regarde". Alors que l'édition entre dans une crise profonde (0% de croissance au premier trimestre 2007 après -0,5% sur l'année 2005 et -1,5% en 2006), le secteur ne semble toujours pas avoir pris conscience de l'impérieuse nécessité d'aller chercher le lecteur chez lui en imaginant des moyens de communication adéquats, bien que dans le même temps la production continue à tourner à plein régime (+ 29,4% en cinq ans, 57 728 titres publiés en 2006, nouveautés et rééditions comprises). Penser qu'il suffit de livrer les ouvrages chez le libraire, charge à lui de les installer sur ses tables et au client de pousser la porte est donc parfaitement révolu. Et Internet dans tout ça ? C'est simplement l'outil de communication le plus souple et le plus facilement accessible aujourd'hui, personnalisable de surcroît. Il existe beaucoup d'exemples de mini sites consacrés à un auteur ou un ouvrage mais de communication vers le lecteur via le net ou des dispositifs média qui combineraient la radio et Internet, une chaîne thématique et Internet ou plus traditionnellement la presse et Internet quasi aucun. L'édition a besoin de lecteurs. Ils existent. Encore faut-il leur donner envie de lâcher leur portable et leur télécommande. Comble de l'ironie, alors que je viens de terminer cette chronique, je découvre un "mini site" consacré à l'opération L'Imaginaire -que je vous laisse le soin de trouver- sur… le site Gallimard. Mais aucun lien vers le site officiel de la collection, ni aucune mention du site Gallimard ou de la collection sur les ouvrages ou les leaflets de l'opération. Manque de considération pour ce "nouveau" média ?
ça y est, y'a un groupe " connu " ( ash ) qui va arrêter de vendre des disques, et qui va se consacrer à la création de singles distribués uniquement par internet, commercialisés aussi en vynil sous forme de compil'!!
Rédigé par : margaux l. | 05 juillet 2007 à 23:51