Dans le cinéma, les évènements prennent la même tournure. Premièrement, disparition des salles indépendantes de centre ville au profit des multiplexes. Deuxièmement, développement de plateformes de VOD contrôlées par des groupes de médias (Canal+, TF1), des opérateurs de téléphonie (Alice, Orange) et des chaînes de distribution (Fnac, Virgin). Troisièmement, arrivée, via le Luxembourg (donc en s'affranchissant de la contrainte de la chronologie des médias imposée par les pouvoirs publics français), d'une offre transfrontalière faite par Apple. L'annonce faite par Steve Jobs et la réaction qu'elle a provoquée dans les milieux professionnels du cinéma/ vidéo*, prouvent une fois de plus qu'à ne pas réfléchir ensemble sur les conséquences industrielles du développement d'une technologie, et à penser qu'un dispositif de protection (si vertueux soit-il) suffit à endiguer les appétits d'industriels, est une erreur tragique. À ne pas prêter une vraie considération à ces problèmes technologiques, les éditeurs d'un secteur laissent inévitablement la place à de nouveaux entrants qui commencent toujours par déstabiliser la distribution pour, par la suite, remodeler le marché de l'offre comme ils l'entendent. Ou plutôt, comme leurs actionnaires l'entendent. Et dans ce domaine, le livre n'a rien appris des crises dans lesquelles se débattent ses cousins du disque et du cinéma. *
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