Depuis quelques semaines, le monde de l'édition - et du livre tout entier - semble porter un grand intérêt à la question du numérique. L'article publié dans Livre Hebdo en est l'illustration.
On peut toutefois regretter que cette agitation trahisse plus une réaction de panique ( Google /BNF ou Google et les éditeurs) qu'une prise de conscience murement réfléchie, de celle qui ont pour résultat de proposer des solutions nées pour anticiper et accompagner des changements profonds dans les habitudes consommation.
Depuis l'arrivée d'Amazon dans le paysage français en 2000 il ne s'est rien passé. Ou si peu. Si peu, que le fameux portail supposé aider la librairie indépendante face à ce concurrent de poids n'existe toujours pas (voire les notes sur ce sujet dans ce blog). Si peu qu'il n'existe toujours pas de définition du livre numérique qui permettrait d'en fixer le niveau de TVA. Si peu que les principaux éditeurs comme Gallimard, Hachette ou Flammarion développent chacun des offres de numérisation sans savoir si ces différentes techniques seront compatibles sur un même portail ou sur toutes les tablettes numériques en vente. Si peu que même les journalistes concernées ne semblent pas y croire (article sur bibiobs).
Aujourd'hui, c'est les constructeurs qui rivalisent pour imposer les readers, ebooks, tablettes... de demain. Pour le faire, certains passeront des accords avec des distributeurs puissants.
Et alors ? La réponse est simple. Comme dans le sport, si vous ne développez votre propre jeu, vous laissez votre adversaire développer le sien. Pour ne pas avoir considéré Internet avec assez d'attention, le secteur du disque a laissé des acteurs comme Apple et les FAI imposer leurs règles.
Le secteur du livre ne pourra pas dire qu'il ne savait pas.
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