Dans la note PORTE AVION, j'avais évoqué le rôle des majors et, plus précisément, pourquoi les contraintes financières imposées par leurs actionnaires allaient réduirent leur champ d'action artistique, laissant ainsi plus de place aux indépendants.
L'illustration de cette analyse vient de nous être donnée par Rémi Godeau du Figaro.
Dans un article intitulé La major EMI veut mettre ses artistes au pas, Rémi Godeau nous rapporte la "vision" de Guy Hands, le patron d'EMI/VIRGIN, sur les artistes : "Sans citer de noms, Guy Hands assure qu'il est prêt à lâcher les artistes trop paresseux qui, contrairement au plus grand nombre, « ne pensent malheureusement qu'à négocier pour obtenir une avance maximum, avances qui souvent ne sont pas honorées en retour »".
Autre moment de poésie concernant les directeurs artistiques : "Autre cible : les directeurs artistiques. Instauré depuis plus de vingt ans, leur système de rémunération « n'encourage pas les bons comportements et ne récompense pas les actions justes », poursuit le spécialiste du rachat par endettement. En clair, les cadres d'EMI sont payés sur chaque contrat signé, que l'album finisse en tête du box-office ou fasse un flop. Des départs sont donc attendus."
Un peu plus loin on peut également lire : "À l'occasion d'une récente conférence à Cambridge, le directeur général de Terra Firma [le fond d'investissement qui a racheté EMI] avait expliqué que son métier consistait à dénicher, avant de les redresser, des entreprises en mauvais état dans les domaines les plus chamboulés. Il avait ajouté : « EMI, notre dernier investissement, est un cas classique. » Les analystes constatent, eux, que le rachat par endettement est intervenu juste avant la crise du crédit et qu'il faudra donc tailler plus qu'escompté dans les coûts pour rentabiliser l'opération."
Peut-on être plus clair ?
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