Le Livre en radio avec The Brand Nation
A l’occasion des fêtes de fin d’années, le syndicat national de l'édition a choisi l'agence The Brand Nation pour promouvoir le livre. Du 11 au 24 décembre, des personnalités telles que Jean d'Ormesson, Bernard Pivot, Michel Drucker ou encore Jeanne Moreau et Patrick Poivre d'Arvor prendront la parole pour exprimer leur histoire, leur émotion, leur passion du livre. Chaque invité a écrit et enregistré un texte personnalisé de 10s. qui sera diffusé sur Europe 1 et RFM.
CB NEWSLETTER 10/12/2008
L'annonce ci-dessus publiée hier matin appelle quelques commentaires tout en gardant en tête les grands enjeux auxquels le secteur du livre doit faire face.
1. le maintient d'une clientèle de lecteurs de livres, ou le livre face aux sollicitations en tous genres qui absorbent les consommateurs, même les plus fidèles lecteurs
2. la place des librairies physiques face à la dématérialisation de l'acte d'achat, ou comment maintenir la diversité des circuits de distribution
3. la valorisation des fonds de catalogue, ou comment maintenir une offre large face à la place, tous les jours plus grande, qu'occupent les best sellers.
Pour être efficace, une campagne de communication doit remplir au moins deux conditions; la pertinence du message pour la cible choisie et la période à laquelle cette campagne sera mise en place.
Sans même parler du casting qui réunit une brochette de personnalités qui occupent les médias à longueur d'année à des fins de promotion personnelles, pour les deux raisons évoquées ci-dessus on peut déjà dire que l'opération mise en place par le SNE ne servira à rien.
La première est la période choisie. Quel est l'intérêt de mettre en place une opération de communication au moment des fêtes de fin d'année, période où les magasins enregistrent leurs plus fortes fréquentations ? Que ce soit dans les librairies traditionnelles ou dans les magasins des grandes enseignes, les piles des prix littéraires occupent déjà les meilleurs emplacements, comme les beaux livres, les BD et autres coffrets spéciaux au format poche.
La deuxième raison est la nature même du message. Pour la raison évoquée ci-dessus, les seules opérations qui vaillent en cette période de fort trafic sont celles qui mettent en avant un avantage direct perçu par le client. En général il s'agit de prix plus avantageux, de prime à l'achat, d'avantages en nature etc.
Dans le cas présent, penser qu'un souvenir de lecture raconté en 10s par PPDA ou Jean d'Ormesson fera passer un client du rayon des MP3 à celui des livres est, au mieux, un vœu pieux, au pire une perte de temps, un gaspillage d'argent.
Cette non-campagne vaguement institutionnelle, pseudo d'image, molle, est l'illustration du retard considérable que prend le secteur du livre face à des concurrents comme Amazon ou Google dont les objectifs sont de retailler le marché du livre à leurs mesures. Je rappelle seulement qu'après des années de tergiversations, la fameuse bibliothèque européenne ne fonctionne toujours pas et qu'il n'existe toujours pas de portail de la librairie indépendante.
Vivement dimanche !
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