Au centre et à la périphérie
Il fut un temps où le succès d'un commerce reposait sur trois critères :
- 1/ un emplacement
- 2/ un emplacement
- 3/ un emplacement
Puis, les hypermarchés ont imposé de nouveaux critères de succès :
- 1/ un parking
- 2/ une offre large - alimentaire et non alimentaire - en libre service
- 3/ des prix attractifs
Ce nouveau modèle a déplacé le centre de gravité de l'activité commerciale du centre vers la périphérie des villes.
Depuis, pour résister à cette concurrence, les commerces du centre doivent constamment accorder la plus grande attention aux critères de prix, de choix, d'accueil et de conseil.
Les produits culturels
Si ce constat concerne les commerces de toute nature, les enseignes spécialisées dans le commerce des produits culturels doivent être particulièrement vigilantes sur le bon équilibre entre ces différents critères, car cet équilibre conditionne la nature de la clientèle et de ses attentes.
Pour trois raisons.
1. Les produits culturels ne sont pas des produits de première nécessité et ne sont pas substituables. Je n'ai pas BESOIN du disque Kind of Blue de Miles Davis, mais je ne me contenterai pas pour autant du dernier CD de Mylène Farmer si je ne le trouve pas. C'est donc l'enseigne qui peut me proposer l'offre la plus large par rapport à mes attentes qui aura ma préférence.
Dans ce cas, les critères de prix et de facilité d'accès sont de moindre importance face à la promesse de trouver le produit recherché.
2. Les enseignes spécialisées se concurrencent entre elles, mais elles subissent aussi la concurrence des enseignes généralistes (les grandes surfaces alimentaires).
L'offre y est abritée dans un corner dédié aux produits culturels alors considérés comme des produits d'appel. L'offre est moins riche mais suffisante pour satisfaire une clientèle consommatrice de best-sellers ou de produits placés sous les feux de l'actualité du moment.
Dans ce cas, c'est l'accès facile au lieu de vente, l'offre limitée (facilité de choix) et le prix qui sont les critères les plus importants.
3. À cette concurrence classique s'est ajoutée, en périphérie, celle d'enseignes spécialisées comme Cultura (une cinquantaine de magasins) ou les Espace Culturel Leclerc (près de deux cents). Avec des emplacements dans les mêmes zones commerciales que les enseignes alimentaires, mais avec des offres plus larges, ces nouveaux spécialistes déplacent une clientèle plus exigeante en matière d'offre mais aussi plus regardante sur les prix et le service (parking, proximité de l'alimentaire).
(À suivre)
encourageant, merci.
la suite ce soir ou demain.
Rédigé par : gilles lanier | 16 juin 2009 à 09:31
Très bonne analyse.
J'attends avec impatience les articles 2 et 3 ...
En espérant qu'il y aura matière à débat !
Philippe
Rédigé par : Philippe Poustis | 15 juin 2009 à 18:15